Un spectacle destiné au jeune public, qui lui permet de s’initier aux différents signes de la représentation, pourra se lancer dans la recherche du sens et du plaisir. Cette expérience pose la question du rapport à l’œuvre, mais aussi, de par son caractère collectif, du rapport à l’autre. 

Pourquoi ?

 Accompagner l'enfant au spectacle, c'est l'aider à considérer le chemin qu'il

y a à parcourir pour venir au théâtre et se familiariser avec la scène. Le jeune spectateur, en s'initiant aux différents signes de la représentation, pourra se lancer dans la recherche du sens et du plaisir esthétique. Pour se faire, il devra développer son écoute et aiguiser son regard, afin de recevoir le spectacle dans les meilleures conditions. Cette expérience pose la question du rapport à l'œuvre, mais aussi, de par son caractère collectif, du rapport à l'autre. Partager des émotions, éveiller l'esprit critique, développer l'imaginaire... sont les enjeux de la rencontre

entre le jeune spectateur et le spectacle vivant.

Qui ? 

Dramaturgie, scénographie, textes, projections, mise en scène et narration: Thiane Khamvongsa

Arrangements musicaux : Van Hai

Costumes et marionnettes: Ivana Lexa-French

Régie sons et lumières : Jérémy Phetsiriseng

Danseurs (distribution en alternance) :

Aeksaluck Oudomsouk, Thanutchit Pharnnavong, Noutnapha Soydala, Silibangon Vongsa, Élodie Lo-King-Fung et Thiane Khamvongsa 

Marionnettistes: Vanessa Lo-King-Fung et Keoxomphou sakdavong

Peintures et graphisme: Thiane Khamvongsa et Ivana Lexa-French

Production 

Coproduction: compagnie des Bêtes sur la lune (France) et Fanglao (Laos), avec le

soutien de l'Institut Français du Laos.

 

Note d’intention 

 Imaginons le rêve d'un chat ordinaire... Il est entouré d'animaux talentueux et exotiques qui viennent de l'Afrique, de l'Asie, de l'Océanie. Il y a des animaux qui nagent, qui volent, des grands, des petits, des lents et rapides, des animaux de la ferme et d'autres préhistoriques, et

même des animaux d'orchestre...

Le chat voulait danser avec les autres, mais on lui a interdit. Et le voilà conteur bien malgré lui. A travers la métaphore animale ce spectacle veut parler des relations entre les êtres. Le narrateur raconte l'envie, le rêve, l'intégration, l'acceptation de soi et des autres, le désir, le rapport à l'autre, la chute aussi... car ce sont là les fondements simples

de la vie! Cette adaptation du carnaval des animaux a pour objectif de faire découvrir à tous, enfants comme adultes, une œuvre majeure du répertoire classique français d'une manière ludique et originale. Avec l'histoire du chat en fil rouge, c'est un simple enchainement de musique et de danse sans plus de logique que celle des rêves, sans un autre argument que la propre musique et la danse, et avec beaucoup d'animaux partout. Dans cette histoire nous laissons la parole à l'outsider, à l'exclu. Nous laissons la parole aux corps des danseurs aussi, car

le langage du corps est connu de tous. J'ai décidé de collaborer encore une fois avec les jeunes danseurs de Fanglao justement car ils sont issus du hip-hop, de la danse de rue, alors que le carnaval est souvent monté en ballet pour jeune public avec des danseurs issus du classique. Cela nous a permis d'aborder le travail théâtral sur les animaux avec une proposition plus sensible qu'illustrative avec des détournements et une approche dittérente. L'animal est une matière parmi d'autres qui nous permet de raconter des histoires. Il est parfois suggéré physiquement, mais nous avons plutôt

travaillé sur des rythmes, un imaginaire, des atmosphères parfois en retravaillant la musique. Par exemple le kangourou garde le rebond de son saut mais ses dons pour la boxe se traduisent en terme chorégraphique par pratique du krump (danse issue du hip-hop avec des mouvements très rapides). L'hémione commence avec son galop puis quand la musique électronique arrive elle fait du popping et du locking (danses issues du funk style dont le principe de base est la contraction et la décontraction des muscles en rythme). Quand aux danseuses qui interprètent les poules, elles fusionnent des éléments de danse traditionnelle laotienne avec la danse

contemporaine. Les spectateurs entendront l'intégralité de l'oeuvre musicale, avec certains morceaux agrémentés de musique électronique pour donner un twist moderne, et permettre aux jeunes

danseurs de hip-hop de pratiquer leur art, mais le thème musical est toujours gardé. En terme de scénographie nous avons utilisé la projection vidéo comme un miroir de l'animal qui danse, comme s'il dansait avec lui-même, pour rappeler la vanité de certains, qui plutôt que d'accepter d'être mêlés à des êtres différents d'eux, ne se complaisent qu'en la compagnie de leurs semblables, des versions d'eux-même. Et pour donner corps aux animaux, nous utilisons bien súr les corps des danseurs mais aussi des marionnettes et des costumes, pour

le plus grand plaisir des tout petits. C'est un spectacle qui est dédié à tous ceux qui se sentent un peu bancals, déplacés, décentrés. Ceux qui essayent avec toute leur énergie de rentrer « dans » la vie. Dans le « club » comme dit justement le chat. C'est un spectacle avec un message positif pour les enfants : il ne faut pas hésiter à labriquer ses propres ailes (ou des nageoires... ou une carapace...) ou ces petites choses qui permettent de voler, de nager, de se protéger, de devenir ce que l'on veut être, pour rêver s’envoler ou créer. 

L’œuvre de Camille Saint-Saëns

Biographie

 Camille Saint-Saëns nait à Paris en 1855. Son père, fonctionnaire et poète meurt peu de temps après sa naissance. Il est élevé par sa mère, artiste, et sa grand-tante qui lui donne ses premiers cours de piano. On compare souvent la précocité de Camille Saint-Saëns à celle de Mozart. A 5 ans, il montre des dans exceptionnels pour la musique et joue avec facilité quelques œuvres de Mozart et Haydn. A 5 ans, il maitrise parfaitement la technique du piano et compose sa première pièce. En 1846 à l'âge de 11 ans il donne ses premiers concerts à la salle Pleyel à Paris. A 15 ans, il entre au Conservatoire de Paris pour étudier l'orgue et la composition. Il écrit sa lère symphonie à 18 ans. En 1855 il est nommé organiste de l'église Saint-Merry puis de La Madeleine à Paris; poste prestigieux et très convoité. Franz Liszt, considéré à l'époque comme l'un des plus grand pianiste du monde, vient l'écouter jouer de l'orgue et dit de lui qu'il est le « meilleur organiste du monde «. Il poursuit, en parallèle, une brillante carrière de pianiste en France et en Europe, compose un grand nombre d'œuvres musicales pour piano, orgue mais aussi pour orchestre, des opéras, des messes, de la musique de chambre pour petites formations instrumentales. Sa réputation et son talent rayonnent dans toute l'Europe même si son mauvais caractère n'encourage guère ses contemporains à inscrire ses œuvres à leurs programmes.. une belle génération ditistes tragais qui ont e leont marque Thisir de la me fore Gabriel Fauré, Henri Duparc ou encore Emmanuel Chabrier. La musique européenne de l'époque est dominée par l'art de Richard Wagner, compositeur allemand d'opéra au style très novateur. À ce titre, Camille Saint-Saëns défend une musique et un style français.

 

Pour promouvoir et aider ce patrimoine, il participe à la création de Société Nationale de Musique (qui deviendra la SACEM actuelle) en réaction au romantisme allemand et à l'opéra italien très en vogue à l'époque. C'est à l'apogée de son succès, en 1886, qu'il compose le Carnaval des animaux. Cette « fantaisie zoologique » n'est qu'une parenthèse dans la carrière du musicien qui, la même année, achevait sa symphonie n°3 avec orgue, son chef d'œuvre qu'il dédie à son ami Liszt. Fait rare, il eu l'honneur d'avoir un musée fondé de son vivant en 1890 et d'assister à l'inauguration de sa propre statue à Dieppe. Marqué par la mort de ses deux jeunes fils, il meurt à Alger, sa destination favorite, le 24 décembre 1921.

 LA MUSIQUE À SON ÉPOQUE

Saint-Saëns est né en plein cœur du mouvement romantique. Le romantisme célèbre l'expression, la sensibilité, la rêverie. Les compositeurs romantiques cherchent à trouver plus de souplesse dans l'écriture en réaction aux structures rigides de l'époque classique. À la fin du XIXe siècle, une nouvelle génération de compositeurs apparaît. En France, la Belle Époque voit l'avènement de Debussy ou Ravel qui révolutionnent le langage musical en s'éloignant délibérément des romantiques. Camille Saint-Saëns, comme beaucoup d'artistes, a des goûts très affirmés. Par exemple, il n'aime pas César Franck, Gustav Mahler, Richard Strauss ou Johannes Brahms. Par contre, il admire les compositeurs passés tels Mozart, Haydn, Beethoven mais aussi des contemporains comme Richard Wagner ou Franz Liszt.

SES OEUVRES

Compositeur prolifique, Camille Saint-Saëns a écrit douze opéras (dont le plus connu est Samson et Dalila en 1877), de nombreux oratorios, cinq symphonies, cing concertos pour

piano, trois pour violon et deux pour violoncelle, des compasitions chorales, de la musique de

chambre et des pièces pittoresques (dont Le Carnaval des animaux en 1886), de la musique sacrée, un Requiem, des compositions pour la voix, des poèmes symphoniques dont le plus célèbre est La Danse macabre (Opus 40 - 1874). Il serait superflu de tous les lister ici. Pour découvrir son oeuvre lors d'une écoute en classe, nous conseillons ses principales œuvres, les plus connues et accessibles aux jeunes oreilles. S'il fallait n'en retenir que 4 ce serait :

  • 1874: La Danse Macabre, poème symphonique.
  • 1877 : Samson et Dalila, opéra sur un livret de Ferdinand Lemaire.
  • 1886 : Symphonie n°5 avec orgue.
  • 1886: Le Carnaval des animaux 

ANALYSE DE L'OEUVRE Le Carnaval des animaux est une suite musicale pour petit orchestre (onze instruments), composée en 1886 et nommée par Saint-Sans « suite zoologique ». Constituée de 14 courts morceaux allant de quelques secondes à quatre minutes, cette œuvre s'inscrit dans une tradition française de pastiche musical. Elle reprend une forme très ancienne qui enchaine plusieurs

danses de caractères et de rythmes dilférents pour être donnée en concert par des instruments.

L'originalité de Saint-Saëns est d'avoir remplacé les danses par la description d'animaux. L'effectif instrumental de la suite est également particulièrement original pour l'époque : 2 pianos, 2 violons, 1 alto, 1 violoncelle, 1 contrebasse, 1 flûte, 1 clarinette, 1 harmonica de verre (célesta) et 1 xylophone (ou Glockenspiel). Le compositeur propose une instrumentation

différente pour chaque pièce, l'effectif total n'étant utilisé que dans le dernier mouvement. On releve egalement des pieces charnières, qui marquent la structure de autre ce sont l'introduction et la marche du roi lion, le final, et la pièce centrale, aquarium, qui sont d'une durée plus longue que les autres pièces (mis à part le cygne, avant-dernière pièce).

 

Ces formes courtes amènent un univers très ludique et léger. Chaque morceau présente un nouvel animal. Camille Saint-Sans n'a laissé aucune indication sur l'interprétation et l'ordre des diftérents mouvements. L/ordre des morceaux pourraient être interverti sans conséquence, chaque morceau peut être écouté seul. Certains morceaux reprennent des thèmes musicaux d'autres compositeurs avec humour : Offenbach pour les tortues, Mendelssohn pour

l'éléphant, Berlioz, Rossini, mais également la danse macabre de Saint-Saëns lui-même.

En eftet les fossiles reprennent diflérents thèmes connus (J'ai du bon tabac, Ah ! vous dirai-je, maman, Au clair de lune,), la tortue est un pastiche très lent du french cancan d'Orphée aux enfers, l'éléphant est quant à lui un pastiche de la danse des sylphes de Berlioz, là aussi à un tempo très ralenti. L'apparition du pianiste parmi les animaux semble une moquerie à l'égard

des pianistes dont le compositeur faisait partie et de leurs gammes.

Ces citations et réminiscences témoignent très nettement de l'ambiguité du Carnaval des Animaux qui, au-delà de l'anodin et amusant portrait musical de certains animaux fait allusion, sous une forme

caricaturale, à certains compositeurs, styles et oeuvres.

Contact

 Thiane Khamvongsa: +856 20 7694 8715 (Laos), +35 6 80 27 75 32 (France)

Email : betessurlalune@gmail.com , www.betessurlalune.com

www.facebook.com/beastonthemoon/

Les bêtes sur la lune 

 La compagnie des Bêtes sur la Lune a hérité son nom de la première pièce de théâtre contemporaine que Thiane Khamvongsa, fondatrice de la compagnie, a vu lorsqu'elle avait tout juste 18 ans. Le texte de Richard Kalinoski, mis en scène par Irina Brooks, fut pour elle une révélation: le théâtre permet de nommer les choses innommables, il permet d'exprimer les émotions complexes et de raconter les histoires oubliées avec trois lois rien. Plus de dix ans plus tard et une formation d'arts dramatiques en poche, le pari est lancé, et la compagnie voit le jour en 2010 autour de sa première création - Au revoir Pays - qui rafle le prix Jeune Talent de

Paris la même année. En 2015, la compagnie déménage avec sa directrice au Laos. Ses rencontres avec les marionnettistes de la compagnie laotienne Khao Niew ainsi qu'avec les jeunes danseurs de la compagnie Fanglao enrichissent encore sa pratique du théâtre en déclenchant une velléité de travailler non seulement avec des objets mais encore plus avec le corps sur scène et donc d'employer le langage de la danse sur le plateau. Depuis, Les Bêtes sur la lune collaborent

régulièrement avec ces 2 compagnies. Thiane, qui écrit et met en scène les créations de la compagnie, souhaite proposer un théâtre hétéroclite, tout public et populaire, autour de thématiques actuelles et sensibles. La compagnie saxe sur un travail corporel de l'acteur, mêlant souvent plusieurs disciplines (théâtre, musique, marionnettes, danse, chant) tout en jonglant avec plusieurs registre théâtraux : le théâtre jeune public, le théâtre de rue, le théâtre burlesque et clownesque, la

marionnette, le conte... La question de la transmission est depuis le début au cœur de son travail et dicte toujours l'assemblage de son équipe. Estimant que la formation continue est un élément essentiel de la construction théâtrale, la compagnie rassemble sur ses projets des équipes hétérogènes avec des artistes venus de tout horizons. S'obstinant à inviter • l'Autre » à la rencontre théâtrale, pour découvrir son art et sa pensée, et démontrer la richesse culturelle, elle invite toujours des artistes internationaux à se saisir de ses mots. Certaines pièces ont été montées avec des comédiens et danseurs venant de 4 continents différents et chacun parlant leur langue maternelle dans la pièce. Avec ce mode de fonctionnement, les artistes participent donc d'une action collective éducative, culturelle et d'influence, les uns envers les autres. Ce n'est pas un théâtre d'ambition, mais bien un théâtre de partage.

Fanglao

 Les danseurs laotiens Noutnapha Soydala et Ounla Pha Oudom sont respectivement issus de la danse traditionnelle laotienne et du hip-hop. Nout et Ounla se sont rencontrés au sein du groupe de jeunes danseurs hip-hop Lao Bang Fai avec lequel ils participent à des ateliers de danses et des créations chorégraphiques pendant près de 7 ans. Il découvrent la danse contemporaine en rencontrant Olé Khamchanla de la compagnie française KHAM. Depuis 2006 ils suivent l'entrainement chorégraphique et technique d'Olé et, encouragé par celui-ci, ils créent ensemble la compagnie Fanglao en 2015 pour développer les pratiques artistiques et chorégraphiques, organiser des activités culturelles, des ateliers pour sensibiliser et transmettre les pratiques de danses traditionnelles et modernes au Laos. La compagnie organise également des tournées au Laos et à l'étranger pour diffuser la culture lao par la danse, accueille des danseurs internationaux pour échanger la diversité des pratiques de danse et développer la créativité, et enfin et forme une nouvelle génération de danseurs. Depuis sa création, la compagnie est en croissance rapide avec plusieurs autres groupes de jeunes danseurs participant régulièrement aux ateliers de la compagnie à Vientiane. Le carnaval des

animaux est la sixième collaboration des compagnies Fanglao et des Bêtes sur la Lune.